Les dix étrangers en situation irrégulière, qui avaient entamé une grève de la faim il y a 39 jours dans l'espoir d'obtenir la régularisation de leur statut, ont été conduits à l'hôpital, ce matin. Vers 6 heures, les forces de l'ordre, accompagnées de médecins, se sont rendues à l'église Saint-Bernard, dans le XVIIIème arrondissement de Paris, où ils étaient rassemblés, avec 300 autres sans papier. Les grévistes ont été évacués et hospitalisés.
Officiellement, ce serait la gravité de leur état de santé, qui aurait incitée la préfecture de police à prendre cette décision. Médecins et médiateurs s'inquiétaient depuis plusieurs jours de la faiblesse physique grandissante des grévistes. Se nourrissant exclusivement d'eau et de thé, ils avaient tous perdu une dizaine de kilos. La situation semblait particulièrement bloquée depuis l'annonce par Jean-Louis Debré du maintien de sa politique de "fermeté" à l'égard des étrangers en situation irrégulière. Le ministre de l'Intérieur avait précisé que les régularisations ne seraient envisageables que pour les parents d'enfants français et pour quelques cas exceptionnels. Les autres devraient "prendre leur dispositions pour regagner leur pays".
Sur place, ce matin, beaucoup semblaient indignés par la méthode utilisée par les forces de l'ordre, notamment parmi les associations de soutien aux grévistes. Près de 300 policiers ont été dépêchés pour mener cette opération. Aussitôt après le départ des grévistes pour l'hôpital, dix autres personnes ont spontanément pris la relève et commencé une autre grève de la faim.